Ce site s’intéressera particulièrement aux veilles pouvant être exploitées en gestion de crise, à savoir la veille opérationnelle et la veille de renseignement. Plusieurs critères seront déterminants pour être efficace :
- la pertinence et l’exhaustivité de la collecte,
- la capacité de tri et d’analyse des données,
- la mise en place d’un système de travail collaboratif.
- Quelle sources ?
Il existe trois grands types de sources :
- les médias traditionnels, presse, télé, radios…
- Les réseaux sociaux, sachant qu’ils ne sont pas tous intéressants dans le cadre d’une veille opérationnelle. Personne ne partagera par exemple d’information cruciale sur une situation via LinkedIn. Pour le monde francophone nous nous concentrerons donc sur les réseaux principaux, à savoir Twitter, Facebook, Instagram, Youtube, Snapchat et Google.
- Les médias sociaux, qui comprennent par exemple les blogs, forums, les commentaires en bas d’un article…
D’autres informations disponibles en source ouverte seront également utilisées : les données cartographiques ou statistiques, mais ces informations sont davantage utilisées dans le cadre de l’analyse des données recueillies.
- Quels outils ?
Les sites des médias sociaux possèdent tous des moteurs de recherche, mais ceux-ci ne permettent en général pas de réaliser d’analyses réellement pertinentes. De nombreux services ont donc été développés afin de palier à ces insuffisances, mais des freins demeurent. Si Twitter autorise par exemple la collecte et l’analyse quasi-illimité des messages (contre rémunération), l’interface applicative de Facebook n’autorise aucune automatisation… Il sera dès lors toujours nécessaire de se connecter à la plateforme pour réaliser les recherches manuellement.
Et autant être clair : on ne peut obtenir les mêmes résultats avec les sites web gratuits qu’avec les outils payants. Sauf à être très, très nombreux à se partager la veille…
- Quelle méthodologie ?
L’immense majorité des cellules de veille travaillent au profit d’une direction spécifique et n’ont pas les outils permettant de travailler de manière coordonnée avec des homologues. Il en résulte une redondance des équipes et des outils, provoquant une efficacité faible malgré des moyens souvent importants.
Des pays comme la Belgique ne possèdent par exemple qu’un seul centre de gestion de crise interministériel (contre un centre de gestion de crise par ministère en France), ce qui permet d’orienter les travaux des équipes en fonction de l’actualité. Lorsqu’une actualité est chaude, cela permet de faire travailler plusieurs dizaines de veilleurs professionnels sur une thématique, puis de les orienter vers d’autres sujets de long terme lorsqu’aucune situation opérationnelle ne nécessite de veille active. En cas d’inondation, les équipes pourront ainsi toutes rechercher des informations utiles aux secours, et une semaine plus tard elles pourront toutes être affectées à la surveillance d’un réseau de terroristes. En France, les veilleurs « pompiers » n’auront pas vocation à soutenir leurs collègues « police », même si leur actualité est faible…
On se trouve donc face à des problématiques à la fois organisationnelles, mais aussi de mise en commun d’informations et de travail collaboratif. L’aboutissement ultime de l’exploitation des données disponibles en source ouverte permet de faire appel à des communautés soutenant deux types de missions :
– les MSGU (médias sociaux en gestion de l’urgence) qui opère lors d’événements impliquant les secours : événements climatiques, accidents industriels, catastrophe naturelle…
– les MSFO (médias sociaux au profit des forces de l’ordre) dont l’objectif est de soutenir l’action de l’Etat dans la recherche de personnes disparues, la lutte contre le terrorisme, la participation à des enquêtes…
Si les objectifs diffèrent, les méthodologies de collecte, de veille et de structuration des informations sont relativement proches.