Ce que nous dit le rapport de l’IRSN
Jeudi 9 novembre, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire est revenu sur un phénomène observé en Europe depuis la fin du mois de septembre : la présence (à des niveaux infimes) de traces de Ruthénium dans l’atmosphère.
En analysant la détection progressive du Ruthénium sur le réseau de capteur européen et grâce aux informations météorologiques de Météo France , l’IRSN a pu réaliser des simulations pour identifier la date et région du rejet. Voici la carte :
Le rejet aurait eu lieu au cours de la dernière semaine du mois de septembre dans le centre de la Russie, la zone la plus « rouge foncé » sur la carte. L’article complet est à lire en suivant ce lien.
Quelles informations disponibles en source ouverte ?
Malgré le blackout médiatique sur le sujet en Russie, des personnes ont forcément été informées de cet accident. Même si aucune discussion n’a été observée sur les médias sociaux, certaines personnes se sont renseigné sur les moteurs de recherche afin d’en savoir plus. La carte suivante permet de connaître la localisation des personnes ayant cherché des informations sur le Ruthenium (рутений en russe) dans le moteur de recherche Google depuis le 1er septembre :
Cette carte reprend les mêmes informations sur le moteur de recherche Yandex (premier moteur de recherche en Russie, devant Google) :
Il semble clair que des habitants de la région (ou Oblast) de Tcheliabinsk se sont très fortement intéressés au sujet… Et que trouve-t-on dans cet oblast ? Rien de moins que la ville d’Oziorsk, une ville secrète à l’époque de l’Union Soviétique et aujourd’hui toujours fermée en raison de la présence d’un site de fabrication de plutonium militaire et d’une usine de traitement des déchets nucléaires.
Quand on regarde sur Google les périodes sur lesquelles le sujet est le plus recherché dans la région, là encore il y a une réelle corrélation. Le sujet ne génère que peu d’intérêt habituellement, voici le volume de requêtes sur un an :
Les pics des dernières semaines ont lieu la semaine du 18 septembre, puis à partir du 8 octobre lorsque le sujet est connu de la presse occidentale.
Il ne s’agit évidemment pas d’une preuve, mais il serait étonnant que des informations aussi proches géographiquement et précises temporellement ne soient que le fruit du hasard. D’autant que des associations environnementales des pays du nord de l’Europe accusent justement l’usine de traitement de combustible Mayak.